Avec près de 54 000 nouveaux cas estimés en France en 2018, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent, à la fois chez l’homme et dans l’ensemble de la population. A l’occasion du Movember 2021, mois de sensibilisation aux pathologies masculines, nous revenons sur les causes, les symptômes et les traitements de cette maladie.
Qu’est-ce que le cancer de la prostate ?
Le cancer de la prostate provient de la mutation des cellules de la prostate qui, en se multipliant, viennent à former une masse appelée tumeur maligne. La majorité des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes (90 %). Ils se développent à partir des cellules épithéliales, qui constituent le tissu de revêtement de la prostate.
Les signes physiques de la maladie
Au début de sa croissance, le cancer de la prostate ne déclenche généralement aucun signe physique, car il se développe en périphérie de la prostate et ne gêne donc pas le passage de l’urine à travers l’urètre.
Lorsque la tumeur vient à comprimer l’urètre, des symptômes du cancer de la prostate tels qu’une difficulté à uriner, des envies fréquentes d’aller uriner, ou des douleurs en urinant peuvent survenir. Néanmoins, la présence de ces signes chez l’homme traduit bien plus souvent la présence d’un simple adénome bénin que la présence d’un cancer.
L'établissement d’un diagnostic
En cas de suspicion de cancer de la prostate, le médecin effectue en premier lieu un toucher rectal visant à palper la prostate afin de détecter d’éventuelles irrégularités. Il s'ensuit généralement une prise de sang qui permet de vérifier la teneur en Antigène Prostatique Spécifique (PSA) dans le sang (marqueur de pathologie prostatique).
Si la suspicion se confirme, une échographie transrectale est alors effectuée afin de réaliser des biopsies de la prostate qui seules permettent de poser avec certitude le diagnostic de cancer. Selon les besoins, différents examens comme un scanner, une IRM ou une scintigraphie osseuse peuvent être ensuite pratiqués pour préciser une éventuelle croissance de la maladie.
Quels sont les facteurs de risque de la maladie ?
Age
La majorité des cancers de la prostate sont découverts après 65 ans. 95% des cas surviennent entre 57 et 88 ans. L’âge moyen d’apparition d’un cancer de la prostate est de 73 ans.
Antécédents familiaux
Le risque de développer un cancer de la prostate est plus important si votre père ou votre frère en a eu un. Il existe alors une prédisposition génétique à la maladie au sein de la famille. Il a notamment été démontré que les porteurs des gènes BRCA1 et BRCA2 ont un risque élevé de cancer de la prostate.
Origine ethnique
L’incidence du cancer de la prostate varie d’un continent à l’autre et d’une population à l’autre. Il est par exemple beaucoup plus fréquent chez les populations afro-américaines. A l’inverse, les populations caucasiennes et asiatiques ont un risque moindre de développer un cancer de la prostate. Il est probable que des facteurs environnementaux soient en cause, mais la cause de ces différences n’est aujourd’hui pas clairement expliquée.
Régime Alimentaire
Un homme en surpoids important présente un risque plus élevé d’avoir un cancer de la prostate dépisté à un stade avancé. Des récentes études ont également démontré qu’un régime riche en graisses animales et pauvres en fibres est un facteur de risque de cancer de la prostate.
Les principes du traitement
Dans certains cas, aucun traitement n’est envisagé dans un premier temps du fait de l’évolution lente de la maladie. Une simple surveillance régulière est mise en place. Dans les autres cas, un ou plusieurs traitements du cancer de la prostate combinés peuvent être envisagés. Le traitement est toujours adapté à l’état de santé général, à l’âge et à l'avance de la maladie.
Les traitements proposés peuvent avoir pour objectif :
- de contenir l’évolution de la maladie ;
- de guérir du cancer en cherchant à détruire la tumeur ;
- de traiter les symptômes afin de vous assurer la meilleure qualité de vie possible.
Les différents traitements utilisés dans le cancer de la prostate comprennent :
- la chirurgie ;
- la radiothérapie ;
- l’hormonothérapie ;
- et plus rarement la chimiothérapie.
Durant le traitement, l’arrêt du tabac est toujours bénéfique. Il influence positivement la tolérance au traitement et le pronostic de la maladie. La pratique d’une activité physique adaptée contribue aussi à améliorer la qualité de vie et la réponse au traitement. Par ailleurs, un accompagnement nutritionnel peut être utile pour prévenir, dépister ou traiter une dénutrition ou un surpoids lié au traitement.
Néanmois, vos soins ne se limitent pas aux traitements spécifiques du cancer. Dans une approche globale, un soutien complémentaire peut être nécessaire pour gérer les éventuelles conséquences de la maladie. Les associations suivantes peuvent vous apporter le soutien dont vous avez besoin pour faire face aux difficultés psychologiques ou sociales liées à la maladie.
Dédiée aux cancers masculins (prostate et testicule), l’association CERHOM existe depuis 2013. Elle a vocation à « créer une solidarité entre anciens et nouveaux patients atteints d'un cancer masculin et leur entourage ».
Depuis 2002, l’Association Nationale des Malades du Cancer de la Prostate (ANAMACaP) informe, accompagne et rassemble une communauté pour lutter contre cette pathologie, par le préventif autant que par le curatif.
Quel suivi après un cancer de la prostate ?
Des consultations médicales et des dosages réguliers du PSA constituent le suivi ultérieur de la maladie. Le rythme du suivi est déterminé par le médecin et varie en fonction des patients. Si une récidive est suspectée, d’autres examens comme des biopsies, une IRM ou un scanner peuvent à nouveau être réalisés.
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